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La renaissance

La découpe historique de cette époque charnière entre l'époque médiévale et l'époque moderne est sujette à un débat interprétatif entre historiens de l'art. C’est apparemment Jules Michelet qui a inventé le terme de Renaissance autour de 1840 de façon assez arbitraire et pour des raisons personnelles. En effet, Jules Michelet, travaillant sur le roi Louis XI alors qu'il était attristé par la perte de son épouse et contrarié par l'évolution politique conservatrice de la Monarchie de juillet, eut un besoin profond de nouveauté, de renouvellement. Or sa conception de l'histoire était telle qu'il identifiait ce qu'il vivait et ce qu'il ressentait du passé ; il a donc imaginé une Renaissance après le règne de Louis XI, par l'intermédiaire des guerres d'Italie.

Naissance d'une identité européenne

L'historien anglais John Hale, quant à lui, souligne que les lettrés du Moyen âge avaient conscience qu'ils vivaient sur un continent appelé Europe par les géographes, pour le distinguer de l'Asie et de l'Afrique. En revanche, la grande masse des habitants de l'Europe n'avaient jamais entendu ce terme : ils lisaient difficilement et « le clergé leur parlait comme à des chrétiens appartenant au continent choisi par la Divine providence pour être le foyer de la vraie foi. »

Les Européens n'avaient pas pleinement conscience de leur identité culturelle.

L'une des inventions qui eut le plus d'impact sur les hommes de la Renaissance était la création de l'imprimerie.

Avant l'invention de ce procédé par Gutenberg vers 1450, l'écriture des livres était faite à la main, par des clecs, qui étaient les seuls capables de maîtriser les techniques d'écritures : au XI°siècle et XII°siècle, les manuscrits étaient retranscrits par des moines dans les scriptoria. C'était l'une des deux principales tâches des moines à l'époque ; ils les embellissaient par des enluminures. D'autre part, la langue employée dans les  était le latin.

Le français devient langue officielle.

 

En 1539, François Ier, par l'ordonnance de Villers-Cotterêts, proclame le français comme langue officielle. Le français devient ainsi la langue officielle du droitet de l'administration, dans les actes juridiques, à la place du latin. François 1er installe également la bibliothèque royale au château de Fontaine bleau.

Le travail linguistique au sein des Institutions permet à la langue française de dépasser les frontières des seules communautés de clercs. Il atteint les érudits (les humanistes).

L'usage des dialectes tend à diminuer, mais il reste très important dans l'ensemble de la France : à la veille de la révolution française les trois quarts de la population parlaient encore un dialecte.

La châtellenie de St Maurice est gouvernée par un capitaine-châtelain qui, à partir du XV° siècle appartient à la famille de la Mûre. La chapelle nord de l’église de St Maurice, lieu de sépulture de cette famille, portait sur ses murs leurs épitaphes. Aujourd’hui disparues, elles ont été recopiées en 1648, elles se rapportaient à un épisode local des guerres de Religions qui venaient de s’emparer de Villerest  et furent mises en débacle par Guy de la Mûre dans la plaine de Lentigny.

En 1532, par suite de la trahison du Connétable de Bourbon, époux de la fille de Pierre II, comte du Forez, St Maurice avec le comté du Forez passeà la couronne de France et devient seigneurie et châtellenie royale.

Le 18 novembre1544, le roi François Ier ratifie l’acquisition des terres et seigneuries de St Maurice par Claude Gouffier, seigneur de Boisy. Il les réunit à ses autres possessions, le marquisat de Boisy et la seigneurie de Roanne. Vers 1553, à la demande d’Henri II, Claude Gouffier fait cession de sa châtellenie acquise à Jean D’Albon, seigneur de Saint André. Il la rachète en 1564 selon l’autorisation de Charles IX et les réunit à nouveau à ses possessions du Roannais sous le nom de « parfait de la Baronnie du Roannais » érigée en duché par Charles IX. 

Une enquête de 1586 donne des informations sur les limites de la châtellenie de St Maurice. La croix de Faeves ou Foives(située sur la commune de Bully) marquait la frontière entre le Roannais et le Forez, deux territoires dans lequel s’exerçait la justice de la châtellenie. Un second document de cette même année précise que la paroisse se compose de trois cantons appelés « de la ville, de la montagne et de la Crosse » et se répartit en deux territoires "du bourg de la montagne" et "d’outre le Rüer" (au-delà de la rivière du Ris). La juridiction de la châtellenie s’exerçait sur douze paroisses.

Le XVII siècle va connaitre le déclin de la châtellenie de St Maurice. En 1626, les remparts du château sont démantelés par les troupes de Richelieu. A la requette d'Eudes, fermier genéral des domaines du roi, Guy Blanchet, seigneur de la Chambe et Gilbert de Dreville, seigneur engagiste, visitent en 1664 la château de Saint Maurice et constatent sa ruine.

E 1677, le duc de Roannais de la Feuillade, tant par acquisition que par son nom mariage avec Mademoiselle de Roannez achète plusieurs châtellenies royales, dont Saint Maurice, et les incorpore à son duché. Le duc obtient en 1688 le transfère à Roanne du siège de la justice de Saint Maurice. C’est un coup fatal porté à la prospérité et à la vie du bourg qui perd son activité du siège de la châtellenie.

L’auditoire de justice est désormais clos. Un constat des lieux est établi au XVII° siècle par Henry- François Lamberty  d’Herbigny, intendant de la ville de Lyon et provinces du Lyonnais, Forez et Beaujolais. Il fait état du délabrement du village : «  La plus grande partie des maisons du bourg menace ruine et en vérité à l’exception de huit ou neuf maisons, tout le reste ne vaut presque rien.

Les bâtiments du château, encore en bon état, servent d’habitation au fermier, de cellier et de grenier pour les dîmes et redevances dues par la population.

Parallèlement, le prieuré de Saint Jean semble avoir perdu de son importance au cours du XIII° siècle. L’église prieurale devient à une époque indéterminée une simple chapelle de cimetière. En effet, encore église en 1736, elle est nommée chapelle en 1773.