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Le pays ségusiave

 

L’âge du fer succède à l’âge du bronze en Europe environ 800 ans av J.C. cette période est qualifiée de protohistorique. Nous connaissons peu de chose de l’occupation de nos territoires avant l’apparition de la culture celte.

Les Celtes possèdent une culture riche qui s’épanouit pendant l’Âge du fer. L’art celte tend vers une abstraction, aujourd'hui appréciée. La culture celte survit jusqu'au Moyen Âge en Irlande, avant de disparaître avec l'évangélisation de l'île par saint Patrick au Ve siècle. Ne connaissant pas d'unité politique, les Celtes forment des tribus indépendantes les unes des autres. La société celtique possède néanmoins des lois, des coutumes, une religion celtique et des rites qui les rapprochent. On les connaît essentiellement à travers les textes antiques grecs et romains, en particulier grâce au Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César.

C'est probablement leur incapacité à s'unir et à fonder des entités politiques plus vastes que la cité ou la confédération de peuples qui les a perdus : il semble qu'à l'instar des Grecs archaïques, les Celtes aient eu horreur du centralisme et n'aient connu que des alliances temporaires, fondées sur le clientélisme. La civilisation celtique disparaît par acculturation après les conquêtes romaines puis leur soumission à l'Empire romain au Ier siècle avant notre ère.

Sur la rive droite, face au bourg de St Maurice se situait à partir du deuxième siècle avant J.C et jusqu’a la fin du premier après, une vaste cité appelée l’oppidum de Joeuvres . L'oppidum(pluriel oppida) est le nom donné par César aux villes celtiques qu'il trouva devant lui lors de la conquête de la Gaule. En archéologie, ce nom est maintenant utilisé pour tous les sites fortifiés du monde celtique, couvrant une superficie minimum de 15 ha et datés de la seconde moitié du IIe et du Ier s. av. J.-C. (La Tène finale). Ces agglomérations sont à la fois des centres économiques et politiques. Elles peuvent être considérées comme les premières villes au nord des Alpes.

 

Le peuple celte vivant sur notre territoire se nommait Ségusiave, Le territoire des Ségusiaves  alliés et clients des Éduens,  étaient établis à l’ouest de l’actuelle ville de Lyon, au nord, la frontière avec le pays Eduens se situait à Iguerande dont l’étymologie du nom remonte à cette époque. Leurs voisins étaient à l'ouest les Arvernes, au sud les Vellaves, à l'est les Allobroges et les Ambarres,  Leur territoire constituait une zone de passage entre les Eduens et la Province Narbonnaise. Au Ier siècle avant J.-C., ils faisaient partie de la confédération éduenne (BG VII, 64 et VII, 75) après avoir été clients des Arvernes. En 52, ils rallièrent avec les Eduens la révolte de Vercingétorix et envoyèrent des renforts pour l'armée de secours d'Alésia. Leur centre était le Forum Segusiavorum (Feurs). D'après Strabon, Lugdunum (Lyon) aurait été fondé sur leur territoire et à l'emplacement de l'un de leurs centres.

 

Le Crest Chatelard, situé sur la commune de St Marcel de Félines et Joeuvres étaient  deux oppida contrôlant la voie à l’entrée et à la sortie des gorges de la Loire.

Michel Vaginay, dans un article du n°6 de 1986 des cahiers archéologique de la Loire fait le point sur les recherches de ces deux oppida :

 

Sur le site de l’oppidum de Joeuvres ont été découverts au début du XX° siècle, deux figurines de bronze représentant un cheval et un sanglier. Ces statuettes faisaient probablement partie d’éléments de harnachement de chevaux. Ces deux pièces, dans un exceptionnel état de conservation sont par la pureté de leur ligne, très représentatives de l’art de la Tène finale, période nommée par référence à un site palafitte ( citée sur pilotis) découvert en 1857 à Marin-Epagnier, sur la pointe nord-est du lac de Neuchâtel, à l'embouchure de la Thielle, dans le canton de Neuchâtel en Suisse.

La reproduction de ces figurines, leur diffusion dans la boutique du centre archéologique européen du mont Beuvrais ( Bibracte), les expositions de renom à l’occasion desquelles elles ont été exposées les ont rangées parmi les objets les plus connus des amateurs d’archéologie.

Depuis 2009, un groupe réunissant une équipe d’archéologues, des habitants de la commune et des passionnés d’archéologie, s’est constitué pour faire le point sur l’état des connaissances sur l’oppidum, un financement de la D.R.A.C.va permettre de réactualiser les données.

Articles de Joseph Déchelette dans le Bulletin de la Diana de 1910 et 1911, présentant la découverte du cheval et le sanglier de Joeuvres: