« Avec les Tares dans la vallée de l’Isle (Dordogne), Champ Grand représenta longtemps l’un des très rares sinon le seul site moustérien de plein air de la moitié sud de la France qui pouvait entrer dans une étude globale des comportements néandertaliens mettant en perspective géomorphologique, topographique, environnement, rapport au monde animal et industriel lithique. C’est du reste le seul qui figure dans un essai quelque peu téméraire et présenté en 1989 lors du Congrès préhistorique de France en 1989. C’était bien sûr avant l’irruption de l’archéologie préventive contractuelle dans le sud-ouest au début des années 90 ».
Dans la préface de la superbe ouvrage de Ludovic Slimac, Artisanats et territoires moustériens du champ Grand, Jaques Joubert expose l’importance des gisements archéologiques de notre commune, nous tentons dans ces quelques lignes de situer sur l’échèle du temps les sites de la vallée entre le promontoire du bourg de St Maurice et le débouché des gorges sur la commune de Villerest. Une meilleure connaissance de nos richesses archéologiques prmettrai d’éviter de malheureux remaniements des berges de la Loire.
Le site le plus ancien, champ Grand situé au débouché de la goutte de la caille, surplombant le rocher de la Caille est daté de 60000ans av J.C., période nommée Moustérien par G. de Mortillet en 1872 par référence au site de Moustier dans la vallée de la Vézère en Dordogne.
Le Moustérien est la principale manifestation culturelle du Paléolithique moyen en Eurasie (environ 300 000 à 30 000 Av J.C.). Il est principalement l’œuvre de l’Homme de Néandertal, notamment en Europe, mais des industries moustériennes ont également été produites par des humains anatomiquement modernes au Proche-Orient. Il est marqué par la généralisation d'une méthode de débitage particulière, la méthode Levallois mais aussi par les premières sépultures ainsi que les premiers indices de préoccupations esthétiques (utilisation d'ocre, collecte de fossiles, incisions géométriques sur des ossements, etc.).
Le site nommé champ Grand , du nom du propriétaire de la parcelle se situe sur un versant rocheux formé de tufs rhyolitiques et faiblement incliné. Orienté en direction du sud-est et à 310m d’altitude absolu, le site domine le niveau moyen de la Loire de 30m environ avant sa submersion par la retenue de Villerest. Nous ne disposons d’aucune donnée précise sur la côte d’altitude que pouvait atteindre le fleuve au moment de l’occupation du site par les moustériens.
Lien vers la présentation de l’ouvrage de Ludovic Slimak Artisanat et terroirs des chasseurs cueilleurs de champ grand :
www.Loire.fr
Article de Alexandre Popier Le gisement moustérien du champ Grand.publié dans le n°1 des Cahiers archéologiques de la Loire en 1980 :
Dans un article du n°2 des cahiers archéologiques de la Loire, J ; Combier, P. Ayroles, J.L.Porte et B. Gely, font le point des connaissances de 1982 sur les sites de la Vigne Brun, du champ grand, du rocher de la Caille et de la Goutte Roffat :
Le rocher de la Caille, site magdalénien a été l’objet de fouilles jusqu’ en 1983 date à laquelle les aménagements du port de la Caille ont fait disparaitre toute trace du gisement. Quarante plaquettes de schistes gravées ont été mises à jour lors des fouilles dont une superbe représentation d’un cheval. Le Magdalénien est la dernière phase du Paléolithique supérieur européen, comprise entre environ 17 000 et 10 000 ans av. J.-C. Son nom a été proposé par G. de Mortillet à partir du site préhistorique de la Madeleine à Tursac en Dordogne. Les habitants de ces sites sont des Homo Sapiens (dits homme moderne), l’homme de Neandertal, lui a disparu en temps qu’espèce il y a environ 30000 ans. Des analyses d’ A.D.N. récentes ont démontré que quatre pour cent de notre patrimoine génétique provient de ce lointain cousin et prouvent que l’accouplement homme de Neandertal et homo sapiens peut être fécond et a été pratiqué.
Article de Huguette Deloge Le cheval du rocher de la Caille extrait du n° 3 des cahiers archéologiques de la Loire en 1983 et L'article La station magdaléniène du Saut du Perron . J.Déchelette 1909.